N’oubliez pas le cadeau de Di Rupo
19 octobre 2017
Un cadeau fiscal ? Du gouvernement Di Rupo ? 4 ans après ?
Oui, oui et trois fois oui !
En quoi consiste-t-il ? Un peu d’histoire fiscale pour vous expliquer tout ça.
Bonus de liquidation
Si vous recevez un dividende en tant qu’actionnaire, vous payez toujours un précompte mobilier sur celui-ci. À la fin du siècle dernier, le taux normal était de 25% et le taux exceptionnel de 15%. Une exception de longue date existait toutefois en cas de cessation ou de liquidation d’une société. Dans le cas d’une liquidation, tous les avoirs de la société sont recouverts, toutes les dettes sont payées et ce qui reste est partagé entre les actionnaires. Si les actionnaires reçoivent plus que leur investissement au lancement de l’entreprise, ils réalisent un ‘bénéfice’. Ce dernier est généralement appelé ‘bonus de liquidation’.Exempt de précompte mobilier
Pendant longtemps, ce bonus de liquidation était exonéré de précompte mobilier. Lorsqu’une société ne distribuait jamais ses bénéfices et continuait à les accumuler, elle pouvait ainsi les partager entre ses actionnaires à la fin de sa vie sans qu’ils soient taxés. De nombreuses personnes ont fait remarquer que ce bonus de liquidation était en réalité un dividende différé et ont pointé du doigt une anomalie : le dividende normal était taxé à 25% et le dividende différé était exonéré d’impôt.Modification du taux d’imposition
En 2002, la situation a changé : le bonus de liquidation a été taxé à 10%, un taux toujours plus intéressant que les 25% appliqué au dividende normal. En 2013, le gouvernement Di Rupo a décidé de taxer également le bonus de liquidation à 25%. Il n’y a donc plus de différence entre un dividende normal et un dividende différé. De nombreux entrepreneurs travaillant via une société en étaient très fâchés. Ils considéraient leurs bénéfices accumulés dans leur société comme une caisse de retraite, dont la valeur a soudain diminué de 25%.Conditions
La solution suivante a été imaginée en 2013 comme concession : chaque société a pu, lors d’une courte période allant d’octobre 2013 à mars 2014, verser ses bénéfices accumulés une fois à l’ancien taux de 10% de précompte mobilier. Moyennant toutefois deux conditions :- Le dividende net distribué (les 90%, donc) devait être utilisé pour augmenter le capital, et
- Ces 90% devaient demeurer intacts pendant minimum 4 ans.