Crédit immobilier : la guerre des banques

18 mai 2018

La concurrence qui fait rage sur le marché hypothécaire permet aux clients de bénéficier de tarifs intéressants.

Les Belges désirant acheter une habitation pourraient bien emprunter à des taux plus intéressants dans les mois à venir. En effet, la KBC est lancée dans une guerre des tarifs sur le marché hypothécaire belge. La banque a publié hier des résultats trimestriels qui s'avèrent meilleurs qu’escomptés. Mais en Belgique, les marges bénéficiaires sont sous pression.

« Au cours des derniers mois, les grandes banques ont lancé une offensive sur les crédits hypothécaires, ce qui a entrainé une réduction de notre part de marché », explique Johan Thijs, directeur général de la KBC. « Pour remédier à cette situation, nous avons proposé des tarifs plus avantageux, avec pour résultat des marges bénéficiaires plus maigres. »

Thijs estime que la lutte se poursuivra entre les banques et laisse entendre que la KBC y prendra également part.

D’après lui, certaines banques vont toutefois trop loin. « Il n’est pas sain de vouloir récupérer des parts de marché au détriment de la rentabilité. »

Guerre des tarifs

Ailleurs dans le secteur, on rapporte que certains acteurs majeurs ont récemment relancé la guerre des tarifs. Belfius sera au centre de l'attention, ainsi que des casseurs de prix de moindre envergure, tels que Keytrade et Hello Bank, les banques en ligne.

Belfius ne voulait pas en parler directement hier. « Nous proposons des taux compétitifs parce que le marché des prêts immobiliers est particulièrement important pour nous », explique une porte-parole. Hier, ING Belgique et BNP Paribas Fortis, leader du marché et propriétaire de Hello Bank, ne voulaient pas non plus montrer leur jeu.

En début d’année, les experts étaient d’avis que les taux d’intérêt augmenteraient légèrement en 2018. Sur les sites comparatifs spécialisés, on trouve aujourd’hui des taux d’intérêt fixes de 1,5 pour cent pour un prêt sur 20 ans.

Les experts préviennent toutefois que tous les prêts au logement ne sont pas également avantageux. « Les grandes banques se battent principalement pour des dossiers de courte durée (jusqu'à vingt ans), dont le montant ne dépasse pas 80 % du prix d'achat ", explique John Romain, conseiller financier Immotheker-Finotheker.

« En outre, on se concentre encore trop sur les taux d’intérêt, alors que les clients devraient aussi examiner les frais liés à l’assurance incendie ou à l’assurance solde restant dû, qui sont liées aux crédits. »

Aux yeux de Romain, la guerre de la concurrence qui fait rage n’est pas prête de finir. « Tant que les taux d’intérêt resteront faibles en Europe, les grandes banques tarderont à hausser les tarifs de leurs crédits hypothécaires. »

Source : De Tijd (Pieter Suy, rédacteur Ondernemen)

Vous avez des questions sur l’investissement immobilier ?

 

Contactez-nous